INSCRIRE L'OUBLI
Villa Noailles 1999 Hyères
La sculpture se dépose et s'inscrit au sol,
marquant le territoire de son poids, de ses limites. Mais elle ne
se contente plus de son seul statut d'objet, d'élément
composant. Elle participe au processus de perception en conduisant
notre regard comme un instrument de lecture des lieux.
Génie du lieu
L'histoire s'est répétée deux
fois encore ; d'abord comme tragédie, ensuite comme comédie.
Sur les ruines d'un couvent s'est bâtie l'architecture libertine.
Dans cette suite logique, la transgression n'occulte en rien l'histoire
liminaire -remparts du château et couvent-. Il en résulte
une science qui touche au sublime dans la façon d'occuper
le site.
Jeu
"Le jardin est le lieu où se croisent
histoire et mémoire, où se juxtaposent scénario
théâtral et érotisme spontané, où se
heurtent le simulacre d'un monde idéal et les exigences du
réel." La Villa fonctionne comme un jardin, un déambulatoire
où la visibilité est labyrinthe.
Rencontres
"Dans leur résonance avec les lieux,
les uvres présentées par Henri Olivier servent de catalyseurs
pour mettre l'esprit, le regard et le corps en mouvement. De tels
actes esthétiques sont indices ; ni icônes, ni symboles.
Cependant, ce à quoi ils se réfèrent est indissociable
de nos gestes d'appréhension, de nos désirs."
Sculptures
"Sculptures dans un jardin, une galerie, un
musée, sommes-nous orientés ou désorientés
? Même les plus solides, les plus immobiles des sculptures
sont fluides et éphémères, grâce aux ombres
mouvantes des nuages et des observateurs, à l'intensité et à la
qualité toujours changeante de la lumière, et aux caresses
anamorphosantes de nos regards qui tracent de nouveaux itinéraires
pour l'imagination."
Eau, miroirs, acier, bois, plomb, plantes
"Par leur jeu spéculaire, les sculptures
d'Henri Olivier éternisent ce bref moment d'hésitation
perceptive ou d'irrésolution qui est au cur de la contemplation
esthétique." Elles nous inscrivent physiquement pour
confronter, confondre notre présence avec ce qu'il y a de
plus imperceptible mais de plus prégnant dans l'histoire des
lieux : la faculté ludique de nous déjouer.
Texte pour l'exposition à la Villa Noailles.
Henri Olivier avec des extraits de Allen S. Weiss
Mes remerciements à Chantal Thomas pour
le titre de l'exposition
"Inscrire l'oubli" extrait se son livre "Casanova, un voyage libertin" |