BELLIS PERENNIS
Parc Songeons Compiègne
Avril 2013 et avril 2014

 

 

BELLIS PERENNIS
Parc Songeons Compiègne
Avril 2013 et avril 2014

 

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BELLIS PERENNIS - Installation
Parc Songeons Compiègne
Avril 2013 et avril 2014

Ce projet propose de donner une conscience et une lisibilité à l’histoire du lieu en inscrivant sur le sol du Parc Songeons le tracé du couvent des Jacobins enfoui quelques mètres sous nos pieds.
Les fouilles archéologiques ont permis d’en reconstituer le plan, et de comprendre l’organisation actuelle du site - présence de murets, talus, dénivelés, position du musée Vivenel, raccord à la ville… -, mais surtout de différencier les éléments qui appartenaient réellement aux lieux, notamment les sept arches de pierre d’un cloître, de ceux qui ont été rapportés à la manière des ruines et des fabriques des parcs et jardins du XVIIIème et XIXème siècles, comme le portique du cimetière du Nord.
Il y a donc une forte logique dans cette organisation, mais nous ne la comprenons qu’en faisant le rapport du plan historique à la situation contemporaine ; sans cette mise en relation, même les éléments les plus authentiques, comme les arches, paraissent posés là d’une façon arbitraire.
Lorsqu’il n’y a pas lieu de mettre à jour des fouilles et de les exposer, la démarche archéologique consiste à repérer des parties, par fragments le plus souvent dissociés, pour reconstituer un plan sous forme de document.
L’intention de ce projet est de prolonger ce geste en restituant sur le site même la continuité de ce plan.
L’émergence d’un dessin affleurant la surface du parc, est pensée comme une résurgence, une apparition.
A la fois d’une manière éphémère et pérenne, une floraison en sera l’argument : pour dessiner, j’ai choisi l’acte de semer des Bellis perennis, pâquerettes sauvages et vivaces, qui suivront avec précision le plan du couvent.
En surgissant une première fois au printemps prochain, ces fleurs qui se développent au niveau de l’herbe, se multiplieront naturellement pour réapparaitre d’années en années sur le tracé s’il est entretenu, ou bien se disperseront comme les pierres du couvent.
Le paradoxe est de traduire une idée de mémoire avec du végétal, par essence mouvant, évoluant ou disparaissant.

C’est ce paradoxe qui m’intéresse ici, quand maintenir le vivant devient le corollaire du maintien de l’histoire : un lien entre mémoire enfouie et action contemporaine.

août 2012